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Environnement et développement équitable

Sacs!

Laure Waridel, sociologue et auteure

Avez-vous remarqué que de plus en plus de gens apportent leurs sacs lorsqu'ils font leurs courses? Je me rappelle qu'il y a quelques années, il me fallait discuter régulièrement avec certains caissiers qui me disaient que je risquais d'être accusée de vol si j'utilisais mes propres sacs! Les temps changent! Mais il y a moyen d'aller encore plus loin.

Bien qu'accepter un petit sac de plastique par ici et un autre par là semble anodin, la multiplication de ce contenant banal cause de véritables problèmes. Environ deux milliards de sacs en plastique sont encore distribués chaque année au Québec. Et que dire de tous ceux qui circulent d'un bout à l'autre de la planète? Ces milliers de milliards de sacs ont un impact sur l'environnement, de leur fabrication à leur «élimination».

Cycle de vie

La majorité des sacs distribués aux comptoirs-caisses sont en plastique. Ils ont donc nécessité l'extraction de ressources non renouvelables, principalement du pétrole ou du gaz naturel. Ces matières premières ont été transformées en usine, ce qui implique — comme pour leur extraction — l'utilisation d'énergie et d'eau. Il faut aussi considérer les impacts environnementaux du transport à chaque étape, de même que l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre générés lors de l'extraction, de la transformation, du transport, et finalement du recyclage ou de «l'élimination» des sacs.

Malgré le développement du recyclage, la majorité des sacs à usage unique terminent leur vie dans les sites d'enfouissement ou, pire, dans la nature. Il faut de 100 à 400 ans pour qu'un sac en plastique conventionnel se dégrade complètement.

Chaque année, des centaines de milliers d'oiseaux, de mammifères marins, de tortues et de poissons meurent parce qu'ils ont ingéré des bouts de sacs ou qu'ils se sont étouffés dedans. Dans les cours d'eau et les mers, tout ce plastique altère la pénétration de la lumière, ce qui nuit au développement des micro-organismes, base des écosystèmes aquatiques. Que dire de la pollution visuelle créée par les sacs à usage unique? On les voit en bordure de route, sur les rivages et même accrochés aux arbres.

Réduire

S'il est vrai que l'empreinte écologique des sacs biodégradables ou compostables est généralement moindre que celle des sacs en plastique conventionnels, rien ne vaut la réduction à la source. Connaissez-vous les 3R-V : réduire, réutiliser, recycler et valoriser?

Si «réduire» est le premier «r», c'est parce qu'il s'agit du geste qui comporte le plus de conséquences pour l'environnement. Ainsi, réduire la quantité de déchets qu'on produit a un impact beaucoup plus important que de recycler ou même d'utiliser ces matières comme source d'énergie.